Nicolas Namoradze | entre ciel et terre | Fabienne Verdier

 

Nicolas Namoradze | entre ciel et terre | for cello and electronics (2014)

Juliette Herlin, cello

Voz e imagen de Fabienne Verdier

 

Pour moi, l’essence de la réalité c’est un mouvement constant, un mouvement permanent, sans début ni fin.

Et pour moi la grande forme n’a pas de forme, elle est en constant devenir.

Donc je trouve une vérité dans cette énergie qui se libère, qui circule devant nos yeux, mais qui ne s’arrête pas.

Le vide pour moi n’est pas vide, le vide est plein de microstructures qui passent, qui repassent, qui meurent, qui surgissent.

Pour moi, un tableau ou une encre, c’est comme un corps vivant, et donc il faut créer un tissu, une peau, une ossature, du sang qui circule, on doit sentir cette respiration de toutes ces microstructures de cet univers, et mon cerveau joue avec ça et trouve son chemin par rapport à toutes ces expériences vécues, par rapport à toutes les formes que j’ai pu emmagasiner, contempler dans mon existence, que ce soit des lignes d’éclairs, de tonnerre, des formations d’élan vital dans les branches du mystère végétal, que ce soit dans les lignes de crête, je sens les fractals qui s’inscrivent dans l’espace de manière extrêmement rapide… J’ai à peine le temps de le regarder qu’il est déjà parti.

Je suis debout entre ciel et terre. Et c’est de ce vide plein que j’ai la forme, elle vient de là et elle repart, et elle ne nous appartient pas, elle est libre.

*

Para mí, la esencia de la realidad es un movimiento constante, un movimiento permanente, sin principio ni fin.

Para mí, la gran imagen no tiene forma, está en constante devenir.

Así que encuentro una verdad en esa energía que se libera, que circula ante nuestros ojos, pero que nunca se detiene. 

El vacío, para mí, no está vacío. El vacío está lleno de microestructuras que pasan, que vuelven a pasar, que mueren, que surgen de nuevo. 

Para mí, un cuadro o una pintura con tinta china, es como un cuerpo vivo, es preciso entonces crear un tejido, una piel, una osamenta, sangre circulando, hay que sentir la respiración de todas las microestructuras de este universo. Y mi cerebro juega con eso y encuentra su camino en relación con todas las experiencias vividas, con todas las formas que he podido almacenar y contemplar a lo largo de mi existencia, ya sean líneas del relámpago, del trueno, formaciones del impulso vital en las ramas de ese misterio vegetal, ya sean líneas de cresta de las montañas, percibo los fractales que se inscriben en el espacio de manera extremadamente rápida… Apenas lo miro que ya se ha ido…

Estoy de pie, entre cielo y tierra. Y es desde este vacío lleno que tengo forma, la forma viene de allí y se va, no nos pertenece, ella es libre.

 

[Transcripción de la voz de Fabienne Verdier y traducción: Muriel Chazalon]